Nana Cerise, c’est l’histoire d’une jeune femme passionnée d’équitation et cavalière depuis près de 22 ans, qui partage son temps aux cotés des chevaux entre concours de saut d’obstacle, dressage et travail en liberté. Propriétaire de Roméo du Mafran, alias « Mimi », Nana Cerise évolue en CSI et tourne jusqu’en 130 / 135. En parallèle, son goût prononcé pour le dressage l’amène à s’investir également dans cette discipline dans laquelle son « Mimi » ne démérite pas non plus ! Mais au-delà des terrains de concours, des barrages, des courses au chrono et des épaules en dedans, c’est à travers une toute autre activité que le couple cultive sa complicité : le travail en liberté. Après une bonne séance d’obstacle, ne soyez pas surpris d’apercevoir Nana Cerise retirer le filet de son Mimi, lui passer une cordelette autour de l’encolure et entamer quelques pas de dressage, sans rênes, sans mors… mais avec un certain goût de liberté ! À cheval ou à pied, la connexion de ce couple suscite l’admiration. À tel point que Nana Cerise n’hésite pas à travailler son beau Roméo en liberté sur la plage et s’offre même de bons galops les pieds dans l’eau en cordelette…! Ainsi, l’équipe Ravene a souhaité mettre en lumière ce mois-ci la complicité et la polyvalence de ce couple, fidèle à Ravene depuis plusieurs années !
Bonjour Anaïs, merci de te prêter au jeu du portrait ! Depuis combien de temps connais-tu Mimi ? Peux-tu nous raconter votre histoire, votre rencontre et vos débuts ?
Mimi m’a été présenté il y a très bientôt 7 ans … j’avais tout juste signé mon premier CDI et c’était donc le moment de me retrouver un cheval avec une situation stable professionnellement parlant ! Romeo, était encore à l’époque entier, un peu impressionnant, très vert dans le travail, peu de parcours à son actif (à peine 1 page FFE à 7 ans). A la fin de mon essai, je n’étais hyper convaincue mais j’avais pleinement confiance dans les anciens propriétaires qui avaient Roméo dans leurs écuries depuis 3 ans, ils m’ont juré que « ça va aller top » alors j’ai dit ok ! Les premiers temps ont été très rudes, Romeo était très dur, je n’avais clairement pas le niveau pour m’en servir et je descendais très souvent en pleurant … j’étais à deux doigts de le rendre ! Clairement, on ne s’adorait pas mais je me suis accrochée, d’abord parce qu’il avait un vrai potentiel pour me faire évoluer dans mon équitation et surtout à l’obstacles et puis parce qu’il est devenu attachant malgré tout !
Et puis un jour, il y a eu un déclic, je ne pourrai pas l’expliquer ni comment c’est arrivé mais il est devenu plus coopératif et on a commencé à se comprendre et même prendre du plaisir, les fondations de la relation étaient posées, il n’y avait plus qu’à construire brique après brique notre histoire ! Ce n’était pas tout rose mais chaque pas en avant était une vraie victoire, comme quoi il ne faut jamais rien lâcher, je suis sure qu’on passe à coté de vraies belles relations à cheval parce qu’on baisse les bras un peu trop vite !
Mimi est un vrai athlète puisque vous tournez tous les deux sur des épreuves à 130/135. Comment se comporte t-il en piste ? Quelles sont ses particularités ? Est-ce lui qui t’a permis d’atteindre ce niveau d’épreuve ?
C’est un vrai lion en piste, il n’est pas là pour plaisanter, il est ultra compétitif, un peu trop parfois, j’ai souvent du mal à gérer toute cette énergie mais vaut mieux en avoir trop que pas assez. Nous nous sommes construit ensemble en commençant par les 1m05 jusqu’à quelques parcours en 135 – pas encore aussi bien que je le souhaiterai mais j’ai encore de quoi travailler pour cette saison ! C’est clairement lui qui m’a emmené sur ces épreuves ! Avant lui j’arrivais péniblement à sortir sur des 120 ! Mimi m’a fait énormément progresser ! Je ne suis pas très courageuse, les grosses barres me donnent la boule au ventre, à chaque nouveau niveau d’épreuve c’est l’angoisse totale ! Heureusement qu’il est là pour m’emmener au bout du parcours quand moi je suis tétanisée en entrée de piste ! Il y a deux ans, nous avons gagné une 130, j’étais tellement fière et émue que j’ai pleuré pendant au moins 10 mins ! C’était vraiment l’aboutissement de plusieurs années de galère !
C’est drôle parce que lui aussi, il est assez très stressé pas par les parcours mais par l’environnement du concours : le bruit, la proximité des autres chevaux, beaucoup de passage … loin de la tranquillité de son cocon habituel, il s’angoisse vite et se referme comme une huitre, il faut que je passe beaucoup de temps avec lui, que je le sorte souvent pour travailler sur le plat ou juste se balader à pied !
De quelle façon as-tu démarré le travail en liberté et pour quelles raisons ?
J’ai fait la connaissance d’Alizée Froment, cavalière et artiste hors-pair. C’est elle qui m’a fait découvrir le travail en liberté que je ne connaissais pas … j’étais tellement admirative de ce qu’elle faisait avec ses chevaux que ça m’a donné envie d’essayer … alors je me suis lancée toute seule et Mimi a tout de suite accroché avec l’idée qu’on soit d’égal à égal et qu’on passe un bon moment tous les deux autrement que sur son dos ! J’avais mis un doigt dans l’engrenage et je n’ai jamais lâché !
Et le travail en cordelette, comment et pourquoi as-tu débuté cette pratique avec Mimi ?
Je bassinais mon coach (Olivier Robert) pour me faire monter en cordelette le jour de mon anniversaire … il m’a pris au mot le jour J et m’a donné un licol en échange de mon filet … pour une séance d’obstacle ! Je n’ai bien sur rien maitrisé mais j’étais tellement heureuse de me lancer que j’ai continué ! J’ai adoré la relation qui s’est installée … comme le travail à pied, on est d’égal à égal, si l’envie folle de m’embarquer lui avait traversé l’esprit je n’aurai rien pu faire … mais il n’a jamais trahi ma confiance avec une cordelette autour du cou ! J’adore la tête qu’il fait quand je lui enlève son filet et qu’on finit la séance en corde, il est très expressif, et on voit vraiment qu’il est content !
Est-ce que cela a pris du temps avant de trouver cette connexion parfaite qui vous permet d’évoluer ainsi (en liberté et en cordelette) de façon si sereine et sécurisée, même en extérieur ?
Bien sur, il faut être patient, la confiance ne s’achète pas, elle se gagne – et jusqu’à notre dernier instant on apprendra encore des choses de notre relation ! C’est plusieurs années de travail, je ne suis pas une professionnelle alors j’évolue surement moins vite que quelqu’un dont c’est le métier mais j’ai le mérite de faire ça toute seule, de me tromper, de chercher, re-essayer et trouver la solution à mon problème ! Je pense que c’est ça qui a cimenté notre relation c’est d’avoir pris le temps et de n’avoir jamais trahi sa confiance !
Ce n’est pas très courant de voir des couples cavalier/cheval qui tournent à ce niveau d’épreuve et qui prennent le temps de travailler en liberté et/ou en cordelette de façon si poussée. Qu’est-ce que cela t’apporte dans ta pratique sportive avec Mimi ?
Clairement, ça a tout changé ! On est passé d’une relation ou on est justes deux inconnus qui se supportons parce qu’on a pas le choix à une relation fusionnelle – je force un peu le trait mais c’est quand même pas très loin de la vérité ! Je n’envisage plus de ne pas inclure dans mon quotidien un peu de liberté ou de cordelette ! Même si ce n’est pas une séance à proprement parler mais par exemple, aux écuries je ne me sers plus d’un licol, il sort de son boxe en liberté pour aller à la stalle de pansage, à la douche, en balade à pied … ! C’est tellement plus intense et plus vrai … on devient même accro à ça – de voir tout ce qu’un cheval est capable de donner quand il est en confiance, ça me fait toujours halluciner !
La relation qui s’est construite avec ce cheval a-t-elle changé ta vision de l’équitation ?
Oui forcément, je fais beaucoup plus attention à la manière ! Je suis plus sensible à la relation que les cavaliers ont avec leur chevaux, la manière dont ils en parlent … pour moi il y a deux catégories : ceux qui aiment monter à cheval et ceux qui aiment les chevaux … moi j’aime les chevaux et j’ai du mal à comprendre les gens qui ne s’intéresse à l’animal qu’à partir du moment ou ils ont leurs fesses posées sur son dos … !
Quelle est la semaine « type » de Mimi, comment gères-tu son planning entre vos différentes activités ?
Son planning est géré par l’équipe d’Olivier (Robert) moi j’y vais après mon boulot 2 à 3 fois dans la semaine, en plus des week-ends ! Les jours ou je ne viens pas il est longé, monté sur le plat, va au marcheur ou au prés … Quand c’est moi qui m’en occupe je fais 1 séance de saut par semaine, voir tous les 15 jours, un trotting ou une balade et le reste du temps que du plat, pendant une bonne heure et 20 à 30 mins de cordelette ou de liberté pour finir ! Je fais toujours de longues séances car il a besoin qu’on prenne le temps ! J’adore travailler en dressage, mon objectif serait qu’à la fin de sa carrière il soit capable de dérouler un Grand Prix de dressage en cordelette et sauter un parcours à 1m35 aussi en cordelette .. j’ai encore quelques années pour travailler ça !
Qu’aurais-tu envie de dire aux cavaliers qui souhaitent se lancer dans la découverte du travail en liberté et/ou en cordelette ?
Je leur dirai que c’est une aventure géniale mais que ça ne correspond pas à tous les chevaux … qu’il faut faire très attention quand on se lance et qu’on enlève son filet que le jour ou on sent que c’est le bon moment … il ne faut prendre aucun risque ! Pour le travail à pied c’est pareil, il faut déjà instaurer une notion de respect pour que le cheval ne bouscule pas ou ne soit pas agressif envers son cavalier … mon premier conseil serait de prendre quelques cours avec un professionnel pour poser les bases et pouvoir ensuite s’amuser et passer de superbes moments avec son cheval !
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N.B. : L’équipe Ravene tient à vous alerter sur la pratique de l’équitation en cordelette : celle-ci nécessite de prendre certaines précautions pour votre sécurité et celle de votre cheval. N’essayez pas cette pratique seul, faites-vous accompagner dans cet apprentissage (aussi bien le votre que celui de votre cheval), procédez par étape, de façon progressive et restez dans un endroit clos et sécurisé. Inutile de rappeler que le port de la bombe est indispensable !