Comment choisir l’insémination de sa jument
Quand on est passionnés par les chevaux et le sport, on peut être confronté à l’envie de s’essayer à l’élevage. C’est très excitant et peut apporter de grandes joies, mais comment faire pour s’y retrouver avec toutes les possibilités qui s’offrent à nous et comment éviter de tomber dans des pièges.
Il faut avoir à l’esprit que la naissance d’un poulain est le résultat d’un travail d’équipe entre le propriétaire de la jument, l’étalonnier et l’inséminateur.
Quand un éleveur veut faire inséminer sa jument, une large palette s’offre à lui pour choisir le type d’insémination le plus propice.
Les différentes sortes d’insémination :
Le choix du type de saillie va dépendre en partie de l’étalon que l’on souhaite utiliser. Comment choisir dans la vaste palette proposée ? Les différents étalonniers proposent leurs catalogues documentés et chaque année en début de saison a lieu le Salon des étalons à St Lô qui permet de voir un certain nombre d’étalons « en chair et en os » ce qui peut guider dans le choix. On peut avoir un coup de cœur ou faire des recherches plus documentées sur les performances sportives et la génétique. Il existe également des phénomènes de mode !
- Monte naturelle comme cela se passe chez les chevaux de pur-sang. L’étalon saillit directement la jument. Dans le jumping cela se pratique peu, particulièrement du fait que cela restreint énormément le choix des étalons disponibles. Cela reste marginal même si parfois c’est la solution pour déclencher des juments à fertilité réduite.
- Le plus souvent on a recours à l’insémination artificielle, en semence fraiche, réfrigérée ou congelée :
° Pour utiliser de la semence fraiche, il faut que la jument se trouve dans le centre de prélèvement de l’étalon. Dès lors que celui-ci est prélevé, la jument est inséminée rapidement éventuellement en semence pure pour un résultat optimal.
° La semence peut également être conditionnée en doses (sperme plus diluant et liquide nourricier) sur le lieu de prélèvement de l’étalon et envoyée dans des contenants réfrigérés dans toute la France et même en Europe, sous 24 H, pour une insémination « à domicile ».
° L’utilisation de semence congelée en paillettes conditionnées permet d’avoir la semence « sous la main » pour pouvoir à tout moment quand la jument est prête l’inséminer au moment optimal.
- Plus récemment est apparue l’ICSI, technique de fécondation in vitro qui consiste à prélever la semence de l’étalon et l’ovule de la jument pour les insérer dans une mère porteuse. Généralement cette méthode est utilisée pour permettre à la jument de poursuivre sa carrière sportive. Toutefois, cela reste une méthode coûteuse actuellement et de pratique encore réduite.
Le fertilité de l’étalon et de la jument
Le choix d’utiliser de la semence fraiche ou congelée dépend d’un certain nombre de paramètres. Il est important de bien connaitre ses juments. Certaines juments ont montré qu’elles ne remplissent pas en semence congelée par exemple. Rien ne sert d’insister mais bien sûr cela restreint le champ des possibles car les étalons qui sont dans le sport ne sont bien souvent pas proposés en semence fraiche ou réfrigérée pendant la saison de reproduction.
Certains étalons également peuvent s’avérer très fertiles en semence réfrigérée et moins performants en semence congelée.
Pour les juments qui « fonctionnent » bien, de plus en plus d’inséminateurs préfèrent utiliser les paillettes de sperme congelé. Le stock est constitué en début de saison et ils peuvent suivre l’évolution des chaleurs des juments sereinement pour les inséminer dans de bonnes conditions à l’instant T de l’ovulation.
Le choix d’un étalon fertile est bien sûr déterminant dans la réussite de la saillie, d’autant qu’un certain nombre d’éleveurs va avoir recours au transfert d’embryon soit pour pouvoir conserver leur jument dans le sport, soit pour profiter de la super génétique de leur jument pour faire plusieurs poulains la même année.
Comment choisir un étalon pour sa jument
Le choix d’un étalon est motivé par différentes aspirations. Quoiqu’il en soit, la reproduction n’est pas une science exacte et la vérité n’existe pas. On essaie de s’en approcher et avec l’expérience on affine son jugement mais rien n’est écrit d’avance.
On peut choisir de faire naitre un poulain pour le vendre dès son plus jeune âge ( sous la mère). Il y a régulièrement des étalons à la mode dont les produits sont très facilement commercialisables rapidement et à bon prix.
On peut choisir de faire naitre un poulain pour soi, pour l’exploiter en compétition. Les critères de choix peuvent être alors différents. La facilité d’utilisation est un élément alors essentiel ainsi que la qualité du mental en particulier. Il faut éviter de produire des chevaux trop compliqués.
Les goûts en matière de chevaux sont différents suivant les personnes et on peut aimer des chevaux plus dans le sang, vifs ou plus tranquilles, posés et placides. C’est également un critère de sélection. Quand on connait ses juments on connait leurs points forts et leurs faiblesses. Pour ma part, je pense qu’il faut essayer d’améliorer les points fondamentaux par le croisement (équilibre, locomotion, mental et force) et penser à établir une harmonie. Au fil du temps, avec un peu d’expérience on cible de mieux en mieux les croisements qui fonctionnent pour chaque jument et les étalonniers peuvent aussi aider les éleveurs par le recul qu’ils ont par rapport à la production des étalons qu’ils distribuent. C’est un travail de partage et d’échange que de choisir un étalon.
Comme souvent chaque cas est particulier et il est important lorsque l’on est éleveur amateur ou débutant de savoir s’entourer de conseils avisés. En France, un large choix d’étalonniers présentent chacun leurs protégés à la commercialisation. Ils sont là pour conseiller les éleveurs. Il est important de travailler en confiance avec l’étalonnier que l’on choisit qui a un devoir de conseil vis à vis de son éleveur.